Les chimères (gargouilles) de la façade

La façade de Notre-Dame de Dijon attire les regards par les gargouilles qui la décorent - en réalité, des chimères, les gargouilles servant à évacuer les eaux de pluie et les chimères étant purement décoratives.

Une légende se rapporte à leur origine : aux environs de l'année 1240, alors que l'église venait d'être achevée, un usurier se présenta pour se marier. La chimère représentant l'avarice se détacha et l'écrasa de tout son poids. La municipalité ordonna alors le démontage des sculptures, qui ne furent réinstallées qu'en 1880, lors de la restauration de l'église.

La raison d'être de ces chimères nous échappe largement, comme c'est le cas d'ailleurs du bestiaire dont sont environnées les grandes églises médiévales. Elles valent aujourd'hui à Notre-Dame sa façade unique au monde : un écran qui cache la structure de l'église, surmontant son porche majestueux, et orné de deux grandes loggias rythmées de dix-sept colonnes chacune. Cette disposition se retrouve dans la façade de l'église de la Pieve d'Arezzo, édifiée quasiment au même moment dans un style roman tardif (voir photo ci-dessous).